Les Tiers-lieux

Les tiers-lieux se caractérisent par leur capacité à mutualiser des espaces et des compétences, tout en créant du lien et de l’innovation. C’est dans les années 1980 que le sociologue américain Ray Oldenburg a donné une première définition du mot « tiers-lieu » – en anglais third place : un lieu informel situé en dehors du domicile (first place) et de l’entreprise (second place), favorisant les regroupements spontanés. Prenant la forme d’espaces de travail collaboratifs, de fablabs, de friches urbaines réhabilitées ou encore de lieux mixtes alliant bureaux et hébergements d’urgence, ces lieux du « faire ensemble » sont des catalyseurs d’innovation grâce, notamment, à leurs espaces communs, propices aux rencontres et aux collaborations. D’abord présents dans les métropoles, ces lieux hybrides se diffusent désormais dans les territoires ruraux, petites et moyennes villes ainsi que dans les quartiers périphériques.

Dépourvus d’un modèle type, ils se façonnent selon les besoins des citoyen·ne·s, des entreprises et des particularités territoriales. Ouverts à tous, ils sont un espace d’expérimentation pour une nouvelle vision de la création d’innovation et de valeurs sur les territoires. Par exemple, les tiers-lieux solidaires se définissent par un objectif social marqué, favorisant la participation citoyenne, l’économie sociale et solidaire et les transitions démocratiques, tout en offrant des services de découverte, de formation et en soutenant les projets associatifs locaux.

Les lieux dont la coopérative assure le montage et la gestion sont de typologies variées grâce à des collaborations avec différent·e·s partenaires et propriétaires. Qu’ils·elles soient des collectivités publiques, des investisseurs institutionnels, des particuliers propriétaires ou des bailleurs sociaux, ces lieux s’adaptent à des projets définis en fonction des possibilités et des besoins. Certains, comme les Arches Citoyennes et Césure, des tiers-lieux à Paris, ainsi que Coco Velten à Marseille, intègrent de l’hébergement d’urgence et des activités professionnelles, favorisant le décloisonnement des publics et des secteurs. D’autres, comme l’Espace Voltaire (Paris) et La Halle Girondins (Lyon), sont uniquement composés d’espaces de travail et parfois de commerces, offrant un espace temporaire aux bénéficiaires prioritaires tels que les artistes, artisans, entrepreneur·euse·s et porteur·euse·s de projets associatifs.

Nos projets

En 2020, Plateau Urbain, en partenariat avec l’Université de Louvain, a enquêté sur les occupant·e·s de 15 lieux temporaires. Cette analyse a permis de mieux comprendre le profil des structures, leur satisfaction, leurs interactions et leurs besoins immobiliers futurs. Les résultats soulignent une diversité d’activités, regroupant associations, entreprises, auto-entrepreneur·euse·s et travailleur·euse·s affilié·e·s à la maison des artistes. Les structures sont majoritairement jeunes, confirmant l’efficacité du modèle d’occupation temporaire dans le soutien à la création d’activités. Ils·elles sont peintres, créateurs de bijoux, entrepreneur·euse·s dans l’écologie, micro-brasseur·euse·s, sculpteur·trice·s, éditeur·trice·s, chocolatier·tière·s, graphistes, producteur·trice·s de films ou encore danseur·euse·s et développeur·euse·s web : découvrez les occupant·e·s qui font vivre nos tiers-lieux !

Les occupant·e·s

Depuis sa création, Plateau Urbain adopte une approche de programmation événementielle ouverte, laissant place à une diversité d’activités et de publics. Les événements, qu’ils soient des conférences, des portes ouvertes, des concerts ou des expositions, favorisent les échanges et les collaborations entre occupant·e·s. La responsabilité de la gestion de la programmation revient aux structures installées, contribuant ainsi à une grande diversité et à une vie on ne peut plus dynamique.

L’actualité des lieux