L'urbanisme transitoire : définition

L’urbanisme transitoire est une des réponses prometteuses que l’on peut apporter aux espaces laissés vides dans la ville.

Urbanisme transitoire: définition et origine
L’urbanisme transitoire réactive de manière provisoire des terrains ou des bâtiments inoccupés, leur redonne une valeur d’usage et peut préfigurer leur usage futur. Émergé en France depuis les années 2010, il offre une solution à la fois environnementale, économique et sociale en répondant à des enjeux contemporains.  L’urbanisme transitoire prend racine dans des espaces urbains intérieurs et extérieurs délaissés, résultant d’indécisions, de problèmes budgétaires ou de contraintes environnementales. Son objectif est de redonner valeur et usage à ces lieux, les transformant en opportunités de densification plutôt que d’expansion urbaine. Il s’inscrit dans une logique d’urbanisme circulaire en reconstruisant la ville à partir de l’existant.  Parmis les projets d’urbanisme transitoire, on trouve de nombreux types d’occupations temporaires, comme des tiers-lieux, des jardins éphémères, des expositions artistiques, des marchés, des pop-up stores, des centres d’hébergement d’urgence et des centres d’accueil pour les personnes précaires, des laboratoires d’expérimentations urbaines, des festivals culturels…
Des projets participatifs pour une transformation durable
Ancré localement, l’urbanisme transitoire implique les acteur·trice·s locaux·ales et les habitant·e·s dans le processus de transformation. Cette approche participative garantit une appropriation pérenne des changements par la communauté, préfigurant ainsi la seconde vie des espaces réhabilités.
L'exemple de la métropole de Lyon

En 2020, la coopérative Plateau Urbain, en partenariat avec Intermède, a collaboré avec Grand Lyon Métropole pour l’aider à s’engager au-delà des premières expérimentations d’occupation temporaire et définir une stratégie d’urbanisme transitoire à l’échelle de toute la métropole. Cette initiative vise non seulement à évaluer les impacts et les intérêts concrets de projets de ce type par la mise en pratique, mais aussi à favoriser l’apprentissage collectif.

L’objectif est de permettre une montée en compétence et d’accroître l’autonomie des acteur·trice·s impliqué·e·s. Un élément clé de cette approche est la prise en compte attentive du contexte local d’intervention et des besoins spécifiques de chaque lieu, constituant le cœur de la démarche. 

Les études qui peuvent être menées inscrivent ainsi la démarche transitoire dans des réflexions plus larges dans l’espace et dans le temps, contribuant ainsi à une fabrique urbaine qui n’est plus uniquement temporaire mais préfiguratrice.

En quoi l’urbanisme transitoire sert-il les politiques publiques ?
L’urbanisme transitoire se profile comme un outil multifonctionnel au service de diverses politiques publiques, répondant à des impératifs spécifiques :
  • Dans le cadre d’une politique patrimoniale, il aide à l’entretien, au maintien, à la requalification et à la remise sur le marché des espaces délaissés.
  • En soutien aux politiques d’urbanisme, il se présente comme une réponse à un urbanisme plus écologique, comme un accompagnement à la transformation urbaine grâce à la préfiguration de projets futurs.
  • Pour la politique d’accueil et d’hospitalité, il offre une solution en termes de mise à l’abri et de prise en charge des besoins immédiats, notamment en matière d’hébergement d’urgence.
  • Dans le cadre de la politique économique, il se profile comme une solution immobilière à court terme, adaptée aux entreprises en phase de lancement, ainsi qu’aux activités d’intérêt général ou local à faible rentabilité.
Pour la politique d’animation, de vie sociale et culturelle, il favorise la mise en place de communautés locales autour d’un projet ou d’un bâtiment, créant ainsi une approche civique par l’action.

Aujourd’hui, l’urbanisme transitoire gagne en reconnaissance institutionnelle, suscitant l’intérêt de divers acteur·trice·s public·que·s et privé·e·s. Cependant, cette institutionnalisation pose le défi de maintenir la souplesse et la personnalisation inhérentes à cette pratique. En évoluant vers une approche encore plus participative, diversifiée et réfléchie, elle pourrait devenir un levier essentiel dans la fabrique urbaine. Toutefois, des questions économiques notamment appellent à une vigilance constante pour garantir sa viabilité. 

À mesure que l’urbanisme transitoire se consolide, il reste à relever le défi de l’équilibre entre structure institutionnelle et flexibilité créative, pour construire des villes toujours plus durables et plus inclusives

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