Portraits d'occupants : Pascal Mouisset
La série de portraits continue à L’Éclaircie, occupation temporaire de Plateau Urbain qui se termine en septembre 2018 à Porte de Saint-Ouen, dans le 17e. Cette fois-ci, c'est Pascal Mouisset, artiste plasticien, qui a accepté de répondre à nos questions.

Comment définirais-tu ton activité ?
Je suis plasticien, je fais majoritairement de la peinture, et plus précisément de la peinture qui se déploie dans l’espace, qui essaie de ne pas se cantonner au tableau mais qui essaie de déborder le tableau et d’inclure le spectateur comme ça dans un espace picturale et pour partie presque architectural.
Et quand est-ce que tu as commencé à peindre ?
C’est difficile à dire quand on est peintre. Ca fait très longtemps que je peins, depuis que je suis ado. En parallèle de ma pratique de peinture, je fais aussi du graphisme et de l’illustration. Je suis passé d’étudiant en art à indépendant en 2003.
C’est ton premier atelier ?
Ce n’est pas mon premier atelier. C’est le dernier d’une série d’ateliers ... Juste avant j’étais dans atelier à Vitry-sur-Seine. C’était en dehors de Paris, un peu loin, ça nécessitait de prendre le RER pour qui voulait venir le visiter. Donc l’intérêt de cet atelier-ci c’est de "rentrer dans Paris" et d’avoir un atelier du coup très accessible, près du métro. C’est ce qui a motivé mon envie d’être ici et ce qu’il y a de particulier à L’Éclaircie, c’est l’esprit, les gens qui bossent ici. Outre le fait que ce soit très confortable, c’est le fait d’être à côté d’autres activités qui me plaît beaucoup… Moi j’ai longtemps bossé seul et à Vitry j’étais avec d’autres artistes, donc c’était vraiment un pôle de peintres. Là ce qui est marrant, c’est d’être avec des graphistes, des créateurs textiles, des avocats, des architectes, des gens qui sont dans des tas de filières différentes...

Tu as collaboré avec certaines personnes ici déjà ou pas encore ?
Non pas encore. Mais je voudrais éventuellement, oui. Ca dépend. C’est beaucoup affaire d’intuition chez moi. Donc l’idée de collaborer oui, parce que c’est en germe dans mon travail ces derniers temps. Il y a de plus en plus l’idée d’intégrer le travail des autres dans le développement de mon travail. Il y a un truc comme ça qui se fait où je peins d’après les travaux de gens parfois, et j’essaie de monter des duos.

J’ai fait un premier duo au printemps dernier, avec un ami qui s’appelle Benoît Blanchard. Donc on a fait une expo à deux, mais qui était de l’ordre du travail en commun, il y avait un croisement de nos deux pratiques, lui il faisait du dessin. C’était une présentation dessin-peinture. Quand je te disais que je déployais mes travaux dans l’espace, il y avait cette idée d’installation dans mon travail, du coup ce qu’on a proposé c’est une installation constituée de ses travaux et de mes travaux, plus qu’une présentation de ses travaux à côté des miens. C’était à l’OpenBach.
Ah t’étais à l’OpenBach ?
Non je n’étais pas à l’OpenBach, mais j’ai un ami qui est juste à côté qui y était, Matthieu Fappani [maintenant résident à L’Éclaircie], qui est peintre. Et j’ai une amie qui s’appelle Joanna Wong, qui est à l’OpenBach, et c’est comme ça que j’ai connu l'endroit et par la suite entendu parler de Plateau Urbain.
Comment est-ce que tu te sens ici ?
Pour l’instant ça va, mais c’est encore tôt pour le dire. Le temps que tout se mette en place, j’ai mis un petit moment à déménager, faire des travaux, aménager l’atelier... Je trouve que le lieu est inspirant, l’immeuble en lui-même. Il y a des zones que j’aime bien et ce n’est pas exclu qu’il y ait des éléments de l’immeuble qui se retrouvent dans mes travaux... (rires)
Oh c’est vrai ? Ce sont lesquels, tes endroits préférés ici ?
C’est tout con, mais c’est des coins de l’immeuble… Comme ces portes vitrées, ces couloirs par exemple. Là par exemple, j’ai une photo de la perspective que tu vois quand t’es là, de nuit avec ces espèces de portes vitrées, dans la pénombre avec les lumières au bout. T’as des atmosphères qui sont assez drôles en fait. Il y a une atmosphère, une esthétique très monde du travail, bureau, etc. qui est vraiment drôle je trouve.

On a un nouveau lieu dans le 5e, L.A.R.O, qui a cet esprit-là aussi.
Oui j’ai vu les photos. Peut-être qu’on fera des choses. Au bout du couloir les grosses étagères là, avec la plante… il y a des trucs qui font très bureaux des années 1970 désertés parce que c’est pour partie vide. Je trouve ça marrant donc ça viendra peut-être. J’avais le projet de faire des petites expositions, des petits projets en duo que j’aimerais dérouler ici, en invitant des potes artistes de l’extérieur. Et en en parlant avec Mathieu, on projette facilement l’idée que ça puisse déborder aussi dans le couloir et du coup garder le lieu tel qu’il est, avec son côté brut, espace de travail… et voir ce qu’on peut faire artistiquement avec !
Bon après, c’est des idées ! Les duos, c’est à peu près sûr, dans mon atelier. J’ai une amie qui doit passer, avec qui on doit se pencher sur la question. Donc l’un des premiers, ça se fera avec elle. Mais oui t’as envie de voir si ça débordera dans les couloirs… Il y a la cour qui est marrante aussi, il y a des trucs à faire aussi.
Tes actualités ?
Pour l’instant je boucle les séries en cours. La prochaine étape, c’est de plancher sur le duo avec Aranthell et de poursuivre une petite série de duos qui a commencé à l’OpenBach et qui va se poursuivre ici.
Merci ;)

Pascal Mouisset
http://www.pascalmouisset.com/
@pmouisset
Exposition Aux Eclats, duoshow Pascal Mouisset et Aranthell
Du 18 mai au 10 juin 2018
sur inscription seulement
L'Eclaircie
37 rue Jean Leclaire
Paris 17e